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mercredi 15 février 2017

Soundpainting et gestion de classe

Bonjour

Aujourd'hui, je vous propose un petit article sur une pratique qui a changé en partie ma gestion de classe et qui a sauvé ma voix : le soundpainting. 

Alors, avant de commencer, quoiqu'est-ce le soundpainting? Quezako? C'est une sorte de langage de signes inventé par Walter Thompson à Woodstock, New-York, en 1974. Le soundpainter (le compositeur) possède actuellement plus de 1200 signes pour donner des indications aux performers qu'il dirige. Voici l'adresse sur laquelle j'ai trouvé ces informations: http://www.soundpainting.com/soundpainting-2-fr/


Pour ma part, j'ai découvert ça il y a quatre ans. A l'époque, je fais régulièrement des extinctions de voix car beaucoup de mes consignes passent par l'oral, même celles que nous répétons de très nombreuses fois dans une journée d'enseignement (mettez vos manteaux, moins de bruit, concentrons-nous, etc...). Or, j'avais monté un projet musique, et un musicien nommé Marc commence à venir dans ma classe pour enseigner la musique africaine à mes élèves. Lors de ce premier cours, je vois Marc indiquer aux élèves des consignes avec des signes. A la fin du premier cours, Marc ne parle presque plus, mes élèves sont attentifs à ses gestes. De fait, quand Marc reprend la parole, les enfants sont tout ouïe. Puisque la parole se fait plus rare, elle est donc importante à écouter.

C'est une révélation. J'attrape Marc à la fin, et lui demande comment s'appelle cette technique et s'il peut m'en parler. Il s'agit de sounpainting. Comme il ne peut pas se permettre de couper les élèves quand ceux-ci sont en train de chanter, il utilise ce vocabulaire gestuel pour continuer à leur donner des indications sans émettre un son. Il m'apprend quelques gestes, et je décide de mettre ça en place dans ma classe.

Il s'avère que cela marche vraiment. Lors de la nouvelle leçon de musique, je leur explique les gestes que je vais employer. J'attrape le son avec mes mains pour le silence, je monte ou baisse mes mains pour avoir plus ou moins d'intensité... Puis je réutilise ça dans la journée. Au fur et à mesure des semaines, les élèves et moi-même inventons notre vocabulaire gestuel. 



Cela a plusieurs impacts. Ma voix n'est plus aussi sollicitée, je suis donc plus en forme. La classe est plus calme car je ne donne pas sans arrêt des consignes. De fait, les élèves aussi sont plus calmes. Je n'ai plus besoin de parler fort pour être entendue. Les signes indiquent quand une consigne arrive, quand il faut baisser le niveau sonore, quand il faut se lever, mettre son manteau, regarder quelque chose avec attention... Cerise sur la gâteau, les élèves adorent ça et se mettent à m'épauler pour les consignes. Je peux même mettre en place des services pour certains moments de consignes de la journée, comme la sortie. Puisque je ne gère plus les manteaux, je suis présente pour aider avec le rangement et les cartables. Les élèves qui prenaient du temps lors ces tâches gagnent en autonomie, puisque je peux leur apprendre comment s'organiser. Au fur et à mesure, le soundpainting permet à mes élèves de se responsabiliser. Nous gagnons en rapidité pour beaucoup de choses, et nous sommes plus attentifs. 

Il s'agit de l'une des premières choses que je mets en place dans ma classe en début d'année. De fait, nous chantons beaucoup la première semaine pour permettre aux élèves d'acquérir rapidement les premiers gestes de soundpainting. Par la suite, le vocabulaire gestuel s'acquiert tranquillement. Selon les classes, il peut devenir plus ou moins complexe car les élèves créent avec moi une partie de ce que nous allons utiliser dans l'année. Par exemple, il y a deux ans, ma classe était fan de rythmique gestuelle, et nous avions créé toute une chorégraphie avec les mains pour appeler au silence sur les tapis, sur l'air de "We will rock you". Tout dépend des années.

Si cela vous intéresse; je vous mets un lien avec 24 signes du répertoire de soundpainting, pour démarrer en douceur:  http://www.petitsateliers.fr/musique/files/2016/05/R%C3%89PERTOIRE-DE-24-GESTES-SOUNDPAINTING-POUR-L.pdf

Voilà, bonne journée à tous!

jeudi 9 février 2017

Une lettre, ça change tout!

Bonjour!

Si comme moi, vous aimez proposer des projets en rapport avec des livres à vos élèves, je viens de trouver une petite pépite: Une lettre, ça change tout, de Valérie Yagoubi.

Le livre joue avec des mots en changeant le première lettre de chaque mot. Par exemple: est-ce qu'on accroche des poules dans le sapin? Quand on tourne la page, le dessin d'une boule apparait, et l'auteur répond à la question. Quand on veut travailler le premier phonème des mots, c'est juste génial! De plus, à la fin, on peut découper le jeu de cartes du livre. Il s'agit d'apparier les deux mots qui se ressemblent.

Alors que faire avec ce livre? Pourquoi ne pas proposer à vos élèves de créer un livre qui ressemble à ce livre? 

Pour cela, il faudra d'abord bien connaître ce livre et le travailler, puis jouer avec le jeu de cartes proposé. Ensuite, je verrai bien des séances où on transforme le premier phonème de nouveaux mots. Quand on a assez de mots (au moins une transformation par élève), il va falloir faire les dessins qui vont avec, comme dans le livre. En arts visuel, apprenez-leur à dessiner à partir de graphismes simples, puis à colorier. Les élèves devront aussi travailler à l'oral en petits groupes (pour aider les petits parleurs) avec la maîtresse ou le maître les questions et les réponses qui vont avec les mots choisis.
 Puis, je verrai bien un travail sur ordinateur. Les élèves doivent taper le mot choisi. En grande section, il est tout à fait envisageable de donner deux ou trois écritures possibles de ce mot. C'est vraiment un moment magique que je vous conseille. Donner le mot écrit en lettres capitales, laissez-les taper, et découvrir que l'ordinateur écrit en script. Ils vont vous dire que l'ordinateur est cassé ou ne marche pas, et à ce moment-là, pointer l'alphabet en trois écritures accroché à l'ordinateur. Ils comprennent qu'une lettre a plusieurs écritures facilement, et en plus, cela leur donnera envie de faire plein de tests avec plein de mots. Il faut alors bien penser à laisser un répertoire de mots près des ordinateurs...Pour les CP ou les CE1, ils peuvent taper la question et travailler la mise en page.

Quand tout ceci est fait, il reste encore à créer le jeu de cartes qui va avec, la couverture et la quatrième de couverture. Enfin, rien n'empêche de mettre en place le projet avec une autre classe, pour aller lire (ou faire semblant pour les maternelles) le livre créé, jouer au jeu de cartes, et être très fiers quand le livre est mis sur le présentoir de la bibliothèque de l'école. Si vous avez une bibliothèque municipale pas trop loin, et qu'elle accepte le projet, il est aussi possible de mettre le livre pour un temps en exposition dans ce lieu public. Bonheur et fierté garantie pour les loulous! 

En revanche, attention, comme beaucoup de projets, c'est chronophage. Mais tellement motivant!

Salut!

lundi 6 février 2017

A quoi sert l'éducation : une réponse à Bob Lennon






(Durée 02 : 11 : 01)
Télécharger le podcast


Bonjour!

J'ai pris du temps pour préparer les émissions de l'année 2017. Voilà, elles arrivent, et nous commençons avec une émission atypique : un croisement Cellule et Pédagofly. Un Pédagollule, ou un Cellulofly si vous préférez.

Pourquoi ce croisement?

Cet été, un ami (Jérôme, que vous entendrez sur le podcast) m'a fait écouter le twitch de Bob Lennon "Education et Moral Humaine" (le "e" en moins n'est pas une erreur), que vous pouvez retrouver à cette adresse: https://www.youtube.com/watch?v=eeeoKPZ8WF8

A l'écoute, j'ai ressenti un grand malaise, et il m'a fallu quelques temps pour mettre des mots dessus et comprendre ce qui me gênait réellement. Finalement, j'ai compris que ce twitch rassemblait de nombreux stéréotypes et idées préconçues qu'on me sort souvent sur l'éducation.

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Cependant, d'habitude, je ne retrouve pas ces idées toutes réunies en un seul et même discours. J'ai donc décidé de faire un réponse à cette émission, afin de clarifier certaines choses qui me paraissent fausses, voire parfois dangereuses quand on parle d'éducation. Je ne m'attaquerai pas au pan social et politique de cette émission.

Et tandis que je préparais ce podcast, une difficulté que je n'avais pas prévue est apparue. Ce podcast allait être diablement long. Or, je tiens à ce que Pédagofly garde un format relativement court. Ne me voyant pas parler seule deux heures dans un micro, j'ai demandé à la Cellule de me prêter main-forte. Romaric a répondu avec l'enthousiasme qui le caractérise. Nous voici donc avec Jérôme et Matthieu, pour répondre à Bob Lennon. J'expose la méthode utilisée dans le podcast. J'espère que vous trouverez cela intéressant.

Bonne écoute!