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mercredi 30 novembre 2016

Projet interdisciplinaire et transfert

Bonjour

Aujourd'hui, je voulais écrire un article sur l'un des intérêts des projets interdisciplinaires. 

Pour ceux qui ne seraient pas du métier, qu'est-ce qu'un projet interdisciplinaire? Vous en avez probablement entendu parlé lors de la réforme récente des collèges. En effet, cette réforme prévoit de permettre aux professeurs, jusque-là cloisonnés dans leur matière, de travailler un sujet en l'étudiant dans différentes matières. Par exemple, il est possible de découvrir la révolution industrielle du XIX ème siècle par le prisme de la littérature, de l'histoire, de l'art visuel ou encore de la musique.


Le principe du projet interdisciplinaire est utilisé depuis déjà longtemps dans le primaire. C'est un outil formidable de motivation, pour les élèves comme pour les enseignants! En effet, cela permet de placer un apprentissage dans un contexte donné (ce qui permet de mobiliser les connaissances plus facilement), et de relier des disciplines au lieu de les juxtaposer. 

Mon but ici n'est pas de faire l'apologie des projets interdisciplinaires (que je recommande fortement!), mais de relier cette pratique à une notion en pédagogie qui me tient à cœur: le transfert.

Le transfert (pour faire trèèèèèèèès court) montre que, pour qu'un élève ait vraiment compris une notion, il doit pouvoir la réutiliser dans une autre discipline que celle à laquelle elle appartient, dans un autre contexte. 

Par exemple, la notion de complément circonstanciel, vue en grammaire, peut être utile dans l'étude du roman policier, pour aider le détective à résoudre une enquête en littérature (pour ceux qui connaissent, je fais référence à l'inspecteur Lafouine). Les états de l'eau peuvent aider à comprendre les différents aspects de la montagne selon les saisons. Des notions de géométrie plane et de géométrie dans l'espace peuvent être appliquées dans l'étude de l'architecture en histoire de l'art et en arts visuels (à mettre en lien avec Minecraft si vous le pouvez!)... La liste ne peut pas être exhaustive.

Je crois sincèrement que travailler par interdisciplinarité permet de mettre en place une situation de transfert. En effet, puisque les élèves vont être amenés à découvrir et travailler un sujet dans différents matières, ils vont naturellement déplacer certains savoirs vers d'autres matières, puisque ces matières, même si elles sont nommées, traiteront du même objet. 

Le professeur doit lui aussi rendre cette interdisciplinarité explicite. Demander aux élèves si ce que vous êtes en train de voir leur rappellent quelque chose. Où ont-ils vu cela? Qu'est-ce qu'ils en ont retenu? A quoi cela peut-il leur servir pour le travail demandé? 



Nous permettons alors aux élèves de se rendre compte qu'ils ont déjà des acquis dans ce qui est proposé, et de comprendre à quoi servent les enseignements, car ce qui est appris est utilisable. C'est d'autant plus important que chaque élève étant différent, chacun aura une matière qui lui parlera plus. Donc, si ce qui a été appris en français sert en mathématiques, cela peut permettre à des profils plus langagiers de s'engager avec intérêt dans une matière qu'ils ont tendance à délaisser (un exemple parmi d'autres...).

Pour résumer, l'interdisciplinarité permet de mettre en place des situations de transfert. Or ce sont notamment ces situations qui permettent d'avoir accès au sens des apprentissages, et qui amènent à comprendre ce que l'école veut de nous. En bref, c'est souvent ce qui manque aux élèves en difficulté. 

Donc, si vous le pouvez, mettez en place des projets interdisciplinaires dans vos classes, et même entre les classes avec des décloisonnements! L'internet regorge d'exemples de projets. Si vous séchez, tapez "Projets interdisciplinaires" et le cycle dans lequel vous travaillez si vous voulez des idées, avant de vous lancer dans vos projets à vous...

Tout ceci permet aussi de mettre en place des situations de métacognition, mais ce sujet, je crois que je vais le garder pour un prochain article.

Bonne journée 

mardi 22 novembre 2016

Le Centre Alain Savary

Bonjour tout le monde!

J'écris cette fois-ci un article court pour présenter un site sur lequel je me renseigne depuis déjà presque une année. 

Il s'agit du Centre Alain Savary que vous retrouvez à cette adresse: http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS

Ce site est affilié à l'ifé, l'institut français de l'éducation.

 

Si vous ne connaissez pas, je vous conseille d'y jeter un coup d’œil! Petite mine d'or de conseils et de réflexion, ce site parle de l'école à laquelle nous sommes vraiment confrontés.

On y parle d'élèves en difficulté, de familles que l'on veut intégrer, de problèmes de décochages scolaires...

Petite mention spéciale à la vidéo "L'imagination, ça s'apprend?", qui m'a fait aimer ce site...

http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/art-et-ecole/limagination-ca-sapprend


Bonne semaine à tous!

vendredi 18 novembre 2016

Ecrire en attaché en Grande Section






(Durée 00 : 13 : 42)
Télécharger le podcast

Bonjour tout le monde !

Voici le premier podcast de cette année scolaire.

Comment amène-t-on des élèves de Grande Section à écrire en attaché ? Je propose ici des idées pour l'année. Ce que vous allez entendre a été testé dans ma classe. Attention, ceci n'est pas la méthode ultime, au contraire, tout ce qui est proposé doit être amélioré. En revanche, ceci représente pour moi une base sur laquelle on peut se lancer... Si vous n'avez pas peur de chanter...

Comme promis dans le podcast, je laisse ici la progression des lettres :

c a d i t u n m o v w e r s p q j g l f h b k y z x

Je tiens à rappeler (je le dis dans le podcast, mais la répétition de ceci me parait utile) que vous n'obtiendrez rien d'intéressant si vous ne prenez pas chacun de vos élèves pour vérifier et affermir leur tenue de stylo. N'attendez pas la grande section pour les prendre en individuel! Cela se fait dès la toute petite section.

Mme Zerbato-Poudou en conférence

De même,  certaines notions de madame Zerbato-Poudou sont ici à souligner. Il vaut mieux éviter de donner tout de suite des stylos et des feutres à des petits. Avant, on travaille la préhension aussi longtemps que possible, et en relation duelle si possible ! Cela évite de retrouver des prises de stylo absurdes qui empêchent d'écrire et ralentissent le geste d'écriture...

En plus des activités d'écriture décrites dans le podcast, ajouter des ateliers autonomes, types lettres en relief Montessori, tracer dans de la matière comme du sable, des activités de motricité fine sur pâte à modeler ferme pour muscler la main (garder la pâte à modeler souple pour des travaux de précision)... 

Bon podcast !

mercredi 9 novembre 2016

Algorithmes en maternelle

Bonjour

Me revoilà après un long silence (être enceinte, mine de rien, cela prend du temps!)... Des podcasts sont en finition, mais je voulais relancer le blog avec un petit article, alors allons-y!

Quand j'ai refait de la maternelle en moyens et grands, je me suis trouvé bien dépourvue, quand le temps des algorithmes fut venu.

En effet, dans les programmes, on peut lire dans les compétences:
  Identifier le principe d’organisation d’un algorithme et poursuivre son application

Mais rien ne m'aidait vraiment pour monter une progression. Je voyais bien ce qu'il fallait faire, mais j'étais bloquée. En surfant un peu sur le web, j'ai trouvé quelques idées, mais tout se basait sur des fiches sur lesquelles les élèves devaient colorier des codes couleurs. Problème: je voulais de la manipulation!

Alors que faire me direz-vous?

Dans un premier temps, j'ai monté une progression. Elle est tout à fait améliorable, mais a le mérite de m'avoir aidé et d'avoir fait progresser les élèves. La voici:

MS période 1: Reproduire un algorithme avec modèle ABAB, AAB, ABB, AABB
MS période 2: Compléter, continuer un algorithme (possibilité de modèle)ABAB, AAB, ABB, AABB, ABC. 
Ici, on reprend les mêmes algorithmes que la période 1 (j'en ajoute un seul, le ABC), mais la compétence change. On ne reproduit plus à l'identique, mais on doit compléter, et lorsque c'est acquis, continuer. 
MS période 3: Continuer un algorithme: les 4 premiers niveaux du jeu rithmo  
MS période 4: Continuer un algorithme : Abaques les 4 premières séries
MS période 5: Continuer un algorithme ABC, ABCD, AABC, ABBCBB

Evidemment, si vous ne possédez pas les jeux Abaques et Rithmo, je vous conseille d'étaler les algorithmes prévus sur toute l'année en faisant durer la période durant laquelle les élèves reproduisent et complètent des algorithmes avec modèle.

GS période 1: Continuer un algorithme AABB, AABC, ABBCBB
GS période 2: Continuer un algorithme Abaques 4 dernières séries
GS période 3: Continuer un algorithme ABAC, AABCD 
GS période 4: Continuer un algorithme :ABABCD, ABAAB, ABCD
GS période 5: Continuer un algorithme ABBAAABBB, ABBABBBABBBB, AABAABBAABBB

Je prévois une période 2 plus petite car janvier février est généralement très (trop?) court pour une grosse séquence.


A partir de cette progression, j'ai utilisé des jetons de couleurs. Nous en avons généralement à foison dans nos classes, et sinon, ce matériel est tout à fait abordable lors d'une commande.

J'ai pris en photo les algorithmes à reproduire. Vous pouvez varier les tailles des photos pour que ce soit plus ou moins faciles. Par exemple, les formats A4 permettent aux enfants de poser d'abord les jetons sur le modèle puis de décaler les jetons sous la photo. En rapetissant les photos au fur et à mesure, vous obligez les élèves à se détacher du modèle.

Par la suite, sur des modèles taille 9X13, retirer des jetons que vous remplacez par un point d'interrogation. Les élèves doivent reproduire le modèle en ajoutant ce qui manque. Ils le complètent.

Quand c'est acquis, passez à la compétence "continuer les algorithmes". Créer un tableau d'une ligne avec de nombreuses colonnes. Au début de la ligne, vous inscrivez un cercle par colonne. Vous coloriez ces cercles selon la couleur de l'algorithme voulu. Les élèves doivent continuer l'algorithme en plaçant dans les colonnes restantes des jetons de la couleur appropriée (un jeton par colonne).

Vous pouvez évidemment varier le matériel à manipuler, jouer avec les tailles des objets et les formes. J'ai pensé cette progression pour être utilisé avec des jetons, mais tout est transformable.

Pour ma part, j'envisage d'adapter cette progression pour être joué sur des xylophones. Cela permet de relier algorithmes et musique. Dans la mesure où je leur dis souvent de chanter les couleurs pour s'en rappeler, cela me parait judicieux. Et puis, musique et mathématiques font généralement bon ménage... Je vous en dirai plus lorsque ce jeu sera monté...

Pour des élèves de petites section, favorisez la "reproduction" et la compétence "compléter". je pense que continuer un algorithme est trop difficile pour des loulous de cet âge.

Bonne journée!!